Quelles sont les pratiques de rasage des Français et leurs préférences en matière de pilosité faciale ? Aujourd’hui, le sujet du poil n’est plus qu’une question de style ou d’esthétisme, mais touche à des aspects sociologiques. La marque de rasoirs BIC a réalisé une étude sociologique nos habitudes de rasage.
En questionnant les Français sur leurs pratiques de rasage et leurs préférences en matière de pilosité faciale, la marque de rasoir Bic a souhaité explorer les représentations et l’imaginaire associés aux genres et aux identités. Parmi les grands points révélés par cette étude, on note qu’il existe une véritable scission entre le Nord et le Sud. Les hommes rasés sont plus nombreux au Nord (Nord-Est : 51 % et Nord-Ouest : 50 %) et alors que les poilus sont plutôt présent dans le Sud (Sud-Est 56 % et Sud-Ouest 50 %) et dans la région parisienne (49 %). La barbe est aussi aujourd’hui symboliquement l’entrée dans la vie adulte. C’est devenu un rite de passage pour 78 % des moins de 35 ans et 92 % des 25-34 ans, toute forme de barbe confondue. Parmi le top trois des styles pileux préférés des Français, on retrouve le visage rasé, la barbe de trois jours et la barbe courte bien taillée.
Que l’on se le dise, car il y a toujours des irréductibles (aussi bien chez les hommes que chez les femmes), le poil n’est plus un symbole de virilité mais une modalité de l’expression de sa personnalité et de son identité propre. Le rasage s’impose comme une arme de séduction massive : plus de deux femmes sur cinq (41%) confessent ainsi souhaiter que leur conjoint change de style parce qu’elles aiment le contact avec une peau rasée.
Fini le hipster barbu, place au bobo rasé
Des plateaux télé aux terrasses des cafés en passant par les rangs de l’assemblée nationale, le phénomène est partout. Les Français sont-ils tous devenus des hipsters barbus ? Pas si sûr. Le style préféré des bobos tatoués amateurs de cafés n’est porté que par un Français sur trois. Et si l’on considère uniquement la pilosité emblématique du hipster, c’est à dire la grande barbe fournie, le chiffre tombe carrément à 2 %. il y aurait donc une forte résistance des rasés de près ? Un phénomène à croire selon cette étude puisque 45 % des hommes interrogés arborent un visage glabre, quand 49 % se déclarent poilus d’une quelconque manière.
Ce qu’il faut aussi retenir, c’est aussi et avant tout que le style de pilosité faciale est un élément de présentation clé pour le sexe masculin. Les Français attachent une grande importance à leur style et 83 % disent ne pas en avoir changé au cours des 12 derniers mois. On notera que pour opérer un renouveau de leur style, les personnes seules ont plus tendance à changer (18 %) que les personnes en couple (13 %). A croire que les mecs en couple se reposent un peu trop sur leurs lauriers et que l’effort de séduction au quotidien n’est pas leur fort…
Mais si les Français paraissent frileux dans le changement de pilosité faciale, c’est aussi que peu de styles trouvent grâce à leurs yeux. Rasés ou barbus, il n’y a pas (ou peu) d’alternatives qui leur conviennent. Parmi tous les looks pileux, c’est la barbe de trois jours qui a leur préférence. 18 % des hommes interrogés l’ont adoptée, alors que la barbe courte bien taillée, pourtant 2ème au podium des poils, a fait trois fois moins d’adeptes (7 %). Et pourtant, il y a autant de styles de pilosité que de façons de les nommer et la barbe n’a pas le monopole du poil. La barbe de trois jours, dont le nom est trompeur, s’apparenterait presque plus à un » rasage différé » comme le souligne Christian Bromberger, sociologue et anthropologue du poil, voire à une « catégorie intermédiaire entre le glabre et le barbu « . Tous les poilus ne sont donc pas barbus et 16 % d’entre eux ont lui ont préféré barbiche, moustache, bouc, ou favoris.
Inversion de la symbolique de la barbe
C’est en fonction de l’âge que les différences se creusent. Les jeunes sont adeptes de la pilosité faciale : 78 % des moins de 35 ans et 92 % des 25-34 ans portent une forme ou une autre de barbe alors que les plus de 35 ans privilégient le visage rasé à 53 %. Le chiffre monte même à 60% de rasés pour les plus de 50 ans. Les jeunes privilégient cependant des styles de pilosité assez courts, comme une barbe de trois jours (33 %) ou une barbe courte bien taillée (14 %).
Considérée pendant longtemps comme l’apanage de la vieillesse « souvent portée à la retraite, la barbe était un signe de retrait de la vie professionnelle » explique Christian Bromberger, la barbe marque aujourd’hui l’entrée dans la vie d’adulte. Si auparavant les hommes étaient soumis à des codes vestimentaires s’appliquant jusqu’au rasage, la fin de la vie active s’accompagnait donc d’une sorte de relâchement ou de prise de liberté avec cette contrainte quotidienne de se raser. Désormais, c’est une véritable inversion de la symbolique de l’âge qui est à l’œuvre, confirmée par les images associées à la barbe à différents âges. Si les hommes de 25 à 34 ans y voient une expression de maturité (20 %), ce n’est plus tant le cas pour les 50 ans et plus (12 %).
La fin du poil comme marqueur de la virilité ?
Visage rasé, barbe de trois jours ou barbe courte taillée emportent sans surprise le palmarès par leur perception de propreté. Et les Français récalcitrant à en changer le sont principalement pour des raisons liées à l’entretien, souvent considéré comme trop compliqué (40 %) ou trop chronophage (21 %). Il semblerait donc que le poil ait perdu de sa valeur de symbole de virilité pour n’être finalement désormais qu’un témoin de la masculinité parmi d’autres. C’est également le cas de la moustache ou des favoris qui témoignaient également de cette virilité dominante (rappelez-vous Magnum !) et qui sont tombés aujourd’hui en disgrâce pour être considérés comme ringards pour respectivement 33 % et 37 % des sondés. Et la grande barbe fournie ou le biker ne sont pas en reste puisque perçus comme excentrique à 20 % et 17 %.
Et les femmes dans tout çà ?
Il semblerait que ces dames trouvent les barbus rasoirs. Pour 14 % d’entre elles, la barbe donne une impression de négligé, et 34 % aimerait que leur conjoint ait un visage complètement rasé. Si la plupart des femmes s’attachent d’abord au confort de leur conjoint pour le choix de leur look pileux (45 %), elles ne négligent pas non plus le leur puisqu’une sur cinq cite l’importance d’un style qui leur soit agréable (21 %). Deux femmes sur cinq (41 %) confessent ainsi souhaiter que leur conjoint change de style parce qu’elles aiment le contact avec une peau rasée. Sachez également messieurs qu’une femme sur quatre voudrait que son conjoint change de style de pilosité faciale pour être plus séduisant… Vous serez plus tranquille si votre moitié a plus de 50 ans car elles ne sont plus qu’une sur dix à exprimer un tel souhait.
Le rasage fait de la résistance
On l’a dit plus haut, les hommes rasés sont légion en France et parmi les trois styles pileux préférés des Français, deux nécessitent un rasage plus ou moins régulier. 84 % des Français se rasent toutes les semaines. Près d’un tiers se rasent même tous les jours (32 %). Plus habitués à ces routines et plus fidèles au visage rasé de près, les hommes âgés de 50 ans et plus se rasent de façon fréquente : 89 % d’entre eux se rasent toutes les semaines (contre 73 % des hommes âgés de moins de 35 ans) et 44 % se rasent tous les jours (contre 6 % des moins de 35 ans).
La majorité des Français utilisent un rasoir à lame, qu’il soit rechargeable (36 %) ou non (12 %). Si les outils électriques de rasage et de taillage sont également utilisés par une part importante de la population, à l’image du rasoir électrique (26 %) ou de la tondeuse (15 %), les outils traditionnels sont quasiment tombés en désuétude : seuls 3 % des Français se taillent la barbe avec des ciseaux ou utilisent un blaireau lorsqu’ils se rasent. Un constat qui se comprend puisque le maniement du ciseaux demande une certaine dextérité et l’utilisation du blaireau est quant à elle chronophage. Notons que chez les jeunes, peut-être par souci de simplicité, ce sont les outils électriques qui sont privilégiés : 25 % utilisent une tondeuse et 23 % un rasoir électrique. Question produits de rasage, les Français ont une préférence pour les aérosol, aussi bien pour la mousse (29 %) que pour le gel (23 %) et délaissent plus facilement les produits en tube (5 % déclarent utiliser du gel de rasage et 4 % de la crème de rasage). L’utilisation de soins après-rasage est en augmentation : lotion, baume hydratant, crème anti-âge et huile pour entretenir leur barbe font de plus en plus partie intégrante de leur rituel, contrairement aux produits de nettoyage de la peau comme les gels nettoyant et les exfoliants.
A voir dans les prochains mois mais pour ce début d’année 2019 la tendance est à la barbe courte (ou « barbe de 10 jours ») dans les barbershops sur Paris. Ce ne sont pas vraiment les styles de barbe qui évoluent mais la manière dont on taille sa barbe. La barbe de 3 jours a toujours existé mais elle paraissait plus « sauvage ». Aujourd’hui les contours sont tracés à perfection et on joue sur les volumes pour créer des effets de dégradé en fonction de la morphologie du visage. Tout ce que je peux dire, c’est que la mode de la barbe (si on peut pas parler de mode?) n’est pas près de s’arrêter !
A voir dans les prochains mois mais pour ce début d’année 2019 la tendance est à la barbe courte (ou « barbe de 10 jours ») dans les barbershops sur Paris. Ce ne sont pas vraiment les styles de barbe qui évoluent mais la manière dont on taille sa barbe. La barbe de 3 jours a toujours existé mais elle paraissait plus « sauvage ». Aujourd’hui les contours sont tracés à perfection et on joue sur les volumes pour créer des effets de dégradé en fonction de la morphologie du visage. Tout ce que je peux dire, c’est que la mode de la barbe (si on peut parler de mode?) n’est pas près de s’arrêter !